Présentation du dossier: La providence, le destin et le mal, de la philosophie antique à la falsafa
Présentation du dossier: La providence, le destin et le mal, de la philosophie antique à la falsafa

Summary/Abstract: Les questions relatives à la providence divine, le destin, le mal, et leur rapport avec la matière se situent au cœur de la réflexion philosophique, tant dans la pensée antique, qu’en philosophie arabe et latine du Moyen‑Âge. Ainsi, confronté aux interrogations majeures soulevées par les théologiens musulmans concernant l’omnipuissance de Dieu et sa responsabilité dans l’apparition du mal, Avicenne (Ibn Sīnā, m. 1037) a élaboré une doctrine complexe de la providence. En tant que philosophe, il lui faut préserver l’infinie bonté et la toute‑puissance de Dieu tout en rendant raison de l’existence du mal et de l’imperfection. Il établit pour cela une distinction entre le décret divin (qaḍā’) − qui est parfait tout comme l’essence de Dieu −, et la détermination (qadar), qui se réfère à la manière dont le décret se réalise à partir des causes secondes dans le monde sensible, lieu d’apparition du mal et de l’imperfection. L’un comme l’autre sont dus à la «collision» des causes secondes, mais également à la présence de la matière, qui est privation.

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