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Pe urmele fraţilor Golescu la Geneva (1826-1833): câteva îndreptări şi informaţii noi
On the footsteps of Golescu brothers at Geneva (1826 1833): some corrections and new information

Author(s): Alexandru-Florin Platon
Subject(s): History, 19th Century
Published by: Editura Universităţii »Alexandru Ioan Cuza« din Iaşi
Keywords: famille Golescu; l’Académie de Genève; pensionnat de Rodolphe Töpffer; éducation.

Summary/Abstract: Parmi les jeunes Roumains qui, au XIXe siècle, ont fait leurs études à Genève, il y a eu aussi les quatre fils du boïar valaque Constantin (Dinicu) Golescu / Golesko: Ştefan (Étienne) (1809-1874), Nicolas (1810-1877), Radu (Rodolphe) (1814-1882) et Alexandre (1818-1873). Les aînés – Ştefan (Étienne) et Nicolas – y ont séjourné de 1826 à 1829 comme étudiants à l’Académie (l’Université) de Genève. Les cadets – Radu (Rodolphe) et Alexandre – ont habité dans la même ville de 1830 à 1833, étant inscrits simultanément comme élèves au pensionnat de Rodolphe Töpffer et comme étudiants («auditeurs externes») à l’Académie (Université).Les quatre garçons appartenaient à une famille de la grande noblesse roumaine de la Valachie. Adepte des Lumières, leur père, Constantin (Dinicu) Golescu / Golesko nourrissaient des idées bien arrêtées sur l’importance de la culture et particulièrement de l’éducation comme moyens de progrès social, ce qui l’emmena à faire, de 1824 à 1826, plusieurs voyages successifs en Europe (Autriche, Bavière, Italie et la Suisse), dans le dessein de trouver une bonne école pour ses enfants. Sur le conseil de quelques amis (dont nous ne connaissons pas l’identité), son choix se porta finalement sur Genève, où il y avait, à la suite de l’insurrection échouée de 1821, une très nombreuse et forte émigration grecque, avec laquelle Constantin (Dinicu) Golescu / Golesko entretenait, vraisemblablement, certains liens. Ceci pourrait expliquer le fait qu’il décida d’y installer ses fils.Le séjour genevois de Ştefan (Étienne), Nicolas, Radu (Rodolphe) et Alexandre Golescu / Golesko n’est pas passé inaperçu par les historiens roumains. N. Iorga a été le premier à se pencher sur cette question dans une conférence donnée en 1925 à l’Académie Roumaine (publiée ensuite dans les « Mémoires de la section Histoire de l’Académie »), où il passe en revue quelques jeunes Roumains (parmi lesquels les deux cadets Golescu) qui ont fait leurs études à Genève. Iorga a rédigé son étude à l’aide des documents de la «collection Rodolphe Töpffer», qui se trouvaient à l’époque (depuis 1910), comme aujourd’hui, à la Bibliothèque de Genève (BGE). À la suite de N. Iorga, plusieurs autres historiens (Georges Bengesco – le contemporain du grand historien – George Fotino, Anastasie Iordache) ont manifesté leur intérêt pour la famille Golescu, sans toutefois faire de l’épisode genevois des quatre frères leur sujet principal d’enquête. Le dernier en date, Andrei Pippidi est celui qui a apporté des précisions supplémentaires, voire certaines nouvelles contributions sur la présence des jeunes étudiants Roumains à Genève, grâce au même fond documentaire de la «collection Rodolphe Töpffer» (consulté en 1969) et sur la base des archives de Bucarest. Mais, dans son cas aussi, le séjour genevois des frères Golescu / Golesko n’a pas constitué, non plus, le sujet principal de l’étude, bien que l’historien roumain y ait fait mention de cet épisode.Quant à nous, à la suite des investigations approfondies dans les fonds d’archives de l’Université de Genève, ainsi que dans les documents de la « collection Töpffer », exploités bien plus systématiquement que ne l’ont fait nos prédécesseurs, nous avons pu apporter des données nouvelles concernant la présence des quatre garçons Golescu / Golesko dans la ville au bord du lac de Léman, complétées par quelques petites retouches en marge de certaines affirmations de N. Iorga.Les premiers à être arrivés à Genève ont été les frères aînés, Ştefan (Étienne) et Nicolas Golescu / Golesko. Avancée le 17 Octobre 1826, leur demande de séjour dans la République genevoise a été approuvée par la « Chambre des Étrangers » une semaine plus tard, le 24 Octobre. Le procès verbal de la séance de la Chambre mentionne le fait que «les frères Golesko» sont de nationalité «grecque» (ce qui était une erreur) et qu’ils sont venus à Genève «pour leur éducation». Une année plus tard, le 3 Novembre 1827, ils sont mentionnés comme étant inscrits à l’Académie de Genève, dans la première année en Philosophie, à la Faculté de Sciences (Études Communes). À partir des documents de l’Académie ont peut tirer la conclusion qu’ils ont été «admis par examen», comme «auditeurs externes aux cours d’été». Nous ne savons pas ce qu’ils ont fait d’Octobre 1826 à Novembre 1827, quand ils sont devenus étudiants. La seule chose qu’on connaît de leur vie dans cet intervalle c’est qu’ils ont eu deux résidences successives: au 33, rue de la Croix d’Or, et, ensuite, «chez Madame Mussard», à Plainpalais où ils ont habité en compagnie de leur cousin, Constantin Brăiloiu Braïloi, arrivé lui aussi au bord du lac de Léman en Octobre 1827.Durant leur première année d’études, Ştefan (Étienne) et Nicolas Golescu / Golesko ont choisi à suivre un seul cours, celui du professeur Abraham Pascalis, qui enseignait les Mathématiques. L’année suivante (1828-1829), les deux frères, toujours enregistrés comme «auditeurs externes des cours d’hivers» à la même Faculté, choisissent au total trois cours (un seul cours Ştefan (Étienne), deux Nicolas), pour lesquels ils paient les taxes réglementaires. Pendant les deux années d’études à l’Académie, ils ne semblent avoir passé aucun examen, à une exception près : celle de Nicolas Golescu / Golesko, chez le professeur De Candolle (qui lui a donné un 2 sur 5). Dans les registre des examens de la Faculté, les deux frères sont mentionnés comme ayant abandonné leurs études. Ils ont quitté Genève le 4 août 1829, à destination de Bucarest.On peut sans conteste décrire leur prestation à l’Académie comme un échec. À partir de 1829, leurs destinées ont continué à être les mêmes. Après un bref détour par Paris (où Nicolas Golescu / Golesko a suivi, pendant une courte période, les cours de l’École Centrale des Arts et Métiers), les deux frères sont rentrés en Valachie, où ils sont devenus, en 1830, officiers dans la milice nationale. Ils y ont fait une longue carrière, doublée par une non moins importante carrière politique.Tout autre – et plus efficace – a été la stratégie scolaire suivie par les frères cadets, Radu (Rodolphe) et Alexandre C. Golescu / Golesko. Arrivés à Genève en 1830, après un séjour de 4 ans dans une école de cadets à Munich, ils se sont inscrit simultanément – comme nous l’avons déjà dit – à l’Académie et dans le pensionnat de Rodolphe Töpffer, où il y sont mentionnés à partir de 19 Novembre 1830.Fondée en 1824, l’école Töpffer avait acquis, très vite, une belle renommée dans la ville de Genève, grâce à l’envergure intellectuelle de son patron, mais, aussi bien, à la qualité des études dispensées dans cet établissement, dont les élèves étaient de très près suivis et encadrés par les professeurs. La riche archive personnelle de Rodolphe Töpffer (lettres, agendas, cahiers divers etc.) nous permet de reconstituer avec beaucoup de fidélité comment son propriétaire avait conçu le programme éducatif et l’instruction destinés aux jeunes gens venus de plusieurs coins d’Europe, voire même des États Unis. L’école de Töpffer offrait à ses élèves des cours de langues classiques, de grammaire générale, littérature, histoire, philosophie, géographie, «arithmétiques commerciales», mathématiques et physique, sans omettre des notions d’anglais et allemand, «quelques principes du dessin», la danse, la musique, l’escrime et des notions de droit. Le tout pour une taxe annuelle de 3000 francs, que Töpffer justifiait par les coûts supplémentaires, assez importants, nécessités par chaque élève (lavage du linge, excursions, billets de spectacles, etc.).Dans l’école de Töpffer, Radu (Rodolphe) et Alexandre C. Golescu / Golesko avaient le statut d’élèves internes. En même temps, on les retrouve inscrits à l’Académie de Genève, de 1831 à 1832 et de 1832 à 1833 comme « auditeurs externes aux cours d’hiver » et «d’été» à la Faculté des Sciences. Les registres d’étudiants consignent aussi Alexandre C. Golescu / Golesko, en 1832-1833, comme «auditeur externe aux cours spéciaux à la Faculté des Sciences», où il suit les cours des professeurs Pascalis et De La Planche. Le fait que le jeune valaque suivait un des cours spéciaux est hautement significatif, car ceci nous montre qu’il aspirait à passer dans une catégorie supérieure d’étudiants, où il pouvait suivre une formation plus spécialisée (tandis que les cours d’hiver et d’été, suivis par les «auditeurs externes» n’assuraient qu’une formation très générale, sans une orientation clairement définie). Alexandre C. Golescu / Golesko est, d’ailleurs, le seul à avoir reçu, le 19 Octobre 1933, de la part de la Faculté, le certificat d’études, après avoir continué à suivre, en 1833-1834, les cours d’été de la Faculté des Sciences, toujours en «auditeur externe». Apparemment, il est le seul à avoir réussi à progresser dans les études qu’il avait commencées en compagnie de son frère, trois ans plus tôt. Alexandre et Radu (Rodolphe) Golescu / Golesko quittent Genève le 8 Octobre 1833, un peu avant l’obtention du certificat par Alexandre, qui lui a été envoyé par les soins de M. Töpffer.En conclusion, on peut dire que, malgré le fait qu’il n’ont pas réussi à obtenir un diplôme (et, donc, à suivre un cycle d’études complet), les deux frères – et, en premier lieu, Alexandre C. Golescu / Golesko – ont mieux réussi que leurs prédécesseurs aînés, grâce à l’instruction supplémentaire reçue dans l’école de Töpffer, qui donnait des cours supplémentaires à ses élèves, dans le but de leur assurer la réussite à l’Académie et de meilleures performances aux examens annuels.

  • Issue Year: 2015
  • Issue No: 61
  • Page Range: 207-227
  • Page Count: 21
  • Language: Romanian