Totalitarisme et littérature dans le roman politique africain et caribéen. D’une éthique de l’aliénation à une poétique de légitimation Cover Image

Totalitarisme et littérature dans le roman politique africain et caribéen. D’une éthique de l’aliénation à une poétique de légitimation
Totalitarisme et littérature dans le roman politique africain et caribéen. D’une éthique de l’aliénation à une poétique de légitimation

Author(s): Ibrahima Diouf
Subject(s): Studies of Literature
Published by: Editura Casa Cărții de Știință
Keywords: totalitarisme; discours critique; intertextualité; aliénation; légitimation

Summary/Abstract: Le roman politique est plus qu’un discours engagé et engageant. Tout en dénonçant les horreurs infligées à l’homme par le totalitarisme, il s’affirme comme le lieu de l’incarnation d’un conflit tragique qui oppose le système totalitaire et l’art en général. L’appréhension de ce conflit dans les littératures d’Afrique et des Caraïbes situe le lecteur au cœur d’une problématique qu’il conviendrait d’appeler une dialectique de la mort et de la résurrection de l’art en général, et de la littérature en particulier. La mort de l’art réside dans le fait que le système totalitaire est un lieu d’abrogation de toutes les frontières et de rupture de tous les liens. Le dictateur y revendique la place de Dieu et celle de toutes les figures paternelles par un discours et des pratiques d’asservissement des moyens de connaissance du monde. Dès lors, étudier le rapport entre littérature et totalitarisme revient à répondre à une question essentielle: Comment révéler le secret des dieux dans un contexte où les dieux s’adonnent, plus que jamais, à un camouflage de leurs secrets ? Dans un premier temps, il s’agira de voir, à la lumière d’un corpus extrait des littératures d’Afriques et des Caraïbes, les différentes techniques d’aliénation et d’asservissement de l’art et de la littérature par le discours et la pratique totalitaires tels que le romancier les représente. À l’arrière-plan de ce procès de l’art et de la littérature, se révèle un discours second qui substitue à l’étiquette d’activité subversive, que leur colle le totalitarisme, celle d’activité humaniste. L’art et la littérature semblent échapper à toute tentative de confinement dans un carcan de servitude. C’est pour cette raison qu’il apparaîtra, dans un second temps, que leur mort décrétée par le système totalitaire fonctionne paradoxalement comme un ressort grâce auquel ils acquièrent une légitimité incontestable. Ainsi, c’est par le procédé de la mise en abîme et par le recours à la métaphore que l’art et la littérature, dans un processus de métamorphose renouvelé, multiplient les visages et les virages pour apparaître finalement comme des éléments inséparables de l’homme, et dont la valeur et la légitimité s’affirment davantage dans un contexte totalitaire.

  • Issue Year: 15/2011
  • Issue No: 3
  • Page Range: 91-100
  • Page Count: 10
  • Language: French
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