MONICA SABOLO, SUMMER, PARIS, ÉDITIONS JC LATTES, 2017, 316 P.
MONICA SABOLO, SUMMER, PARIS, ÉDITIONS JC LATTES, 2017, 316 P.
Author(s): Alexandra BorodSubject(s): Language and Literature Studies
Published by: Studia Universitatis Babes-Bolyai
Summary/Abstract: Roman de la condition humaine et d’analyse psychologique, Summer nous met devant le récit de Benjamin, le frère de la fille disparue, qui arrive, par ses anam-nèses, à retrouver le sens d’une dispari-tion jamais comprise, qui hante son exis-tence. Le titre métonymique, Summer, renvoie au noyau central de la recherche entreprise par le protagoniste. Placé dans un présent assez éloigné de l’événement, c’est-à-dire vingt-quatre ans après la fuite de Summer, son frère cadet essaie de re-faire le cadre de son passé pour trouver les vrais ressorts qui ont poussé sa sœur à s’enfuir. Ainsi, son récit est parsemé de flashs incongrus, d’images éparses qui défilent sur l’écran de sa mémoire et qu’il essaie de faire revivre, gardant cependant la conscience d’une mémoire « épon-geuse », « troueuse », qui se donne par séquences, d’une manière fragmentaire et pas totalisante : « Peut-être est-ce la seule chose qui reste à faire quand on n’a plus ni souvenirs, ni émotions : retrouver des vestiges, creuser avec ses doigts dans la terre, reconstituer des squelettes, épous-seter les fossiles, mais même là, il est probable qu’on ne parvienne jamais à saisir la vie qui les animait, pas même à l’effleurer. » (p. 194) Ses recherches se déroulent ainsi en deux directions : il y a une plongée dans l’inconscient, dont la profondeur est symbolisée par les rêves « aquatiques ». Ici il retrouve toujours la même image qui prend des aspects diffé-rents : il s’agit des poissons « visqueux » qui collent au corps de Summer, des fou-gères qui se mêlent à ses cheveux, de la chemise de nuit bleue en coton, de ses yeux écarquillés, de ses pupilles où il se voit lui-même : « Sous l’eau. Un doux re-mous, dans les profondeurs. Summer est là. Elle porte une chemise de nuit bleue, qui vole autour d’elle comme des ailes, ou des nageoires, les ondulations souples d’une raie. » (p. 33), « Summer, les yeux grands ouverts. Je vois mon reflet dans ses pupilles, une petite silhouette telle une minuscule poupée à l’intérieur d’une autre poupée. » (p. 33) Une autre direction de la recherche est celle déroulée pendant la veille, recherche qui s’appuie sur une anamnèse contrôlée par laquelle on pro-cède à une resémantisation du matériau disséminé dans le cône d’ombre de son inconscient.
Journal: Studia Universitatis Babes-Bolyai - Philologia
- Issue Year: 63/2018
- Issue No: 3
- Page Range: 385-388
- Page Count: 4
- Language: French