POLITICAL TRANSITION, USE OF TRADITION AND CHANGE IN RITUAL PRACTICE IN SERBIAN VILLAGES, 1987-1991 Cover Image

TRANSITION POLITIQUE, USAGE DE LA TRADITION ET CHANGEMENT DE LA PRATIQUE RITUELLE DANS LES VILLAGES DE SERBIE, 1987-1991
POLITICAL TRANSITION, USE OF TRADITION AND CHANGE IN RITUAL PRACTICE IN SERBIAN VILLAGES, 1987-1991

Author(s): Slobodan Naumović
Subject(s): Cultural history, Customs / Folklore, Cultural Anthropology / Ethnology, Rural and urban sociology, Post-War period (1950 - 1989), Transformation Period (1990 - 2010)
Published by: Институт за етнологију и антропологију
Keywords: Transition politique; tradition; traditionalisme; usage de la tradition; pratique rituelle villageoise; rituels de catharsis; nationalisme;

Summary/Abstract: Le développement de la situation politique en Serbie post-titiste et postcommuniste, ainsi que le rôle actif joué pendant cette période par la pratique de l’usage de la tradition, imposent le besoin de se consacrer sur le problème de rapport de la transition politique et de l’usage de la tradition. L’auteur considère que le "retour de la tradition" en Serbie peut s’interpréter comme l’effet simultané d’au moins trois courants dans le rapport des différents acteurs envers la tradition: a) du traditionalisme populaire spontané qui est le résultat de l’attachement émotionnel envers les éléments de la culture traditionnelle qui symbolisent la continuité de l’identité nationale; éléments qui dans les dernières cinquante années n’ont pas été abandonnés, mais cachés et refoulés dans la sphère de la vie privée; b) du traditionalisme de résistance anticommuniste, dans le cadre duquel la tradition nationale est utilisée comme symbole de position politique et outil de lutte politique; et c) du traditionalisme officiel, dans le cadre duquel on a recours à la tradition dans le but de légitimiser la position de l’élite politique dont l’idéologie de base n’est plus partagée par les masses. Partant de l’analyse de quatre cas (porteurs de croix en Donja Trepča près de Čačak, Pâques en Štrpce en Kosovo et Metohija, Oro-danse des vieilles femmes et Epiphanie en Vračev Gaj en Banat du Sud), l’auteur introduit la distinction entre deux vagues de renouvellement et/ou usage des traditions nationales et locales en Serbie. Les rites de la "première vague de renouvellement" (comme le rituel des porteurs de croix) deviennent, au moins dans un nombre important de cas, des rites de catharsis émotionnelle et spirituelle. A travers d’un rite secondaire, d’un rite en rite, les participants se libèrent (en la mettant sur scène publiquement) de la peur, de l’humiliation et de la rage accumulées en eux pendant des années de répression politique. Pour les participants plus âgés, le rite exécuté pour la première fois après des années de répression représente donc en premier lieu un psychodrame de purification et de renégociation publique et interpersonnelle des émotions et des significations, aussi que des représentations de soi. En ce qui concerne les rites de la "deuxième vague de renouvellement" (Pâques ou Epiphanie), en tant que formes expressives structurées de communication sociale, l’essence des changements se limite à une redéfinition de leur signification dans la clef nationale/nationaliste. La transition du communisme à un socialisme hybride pluripartite "à visage capitaliste" semble être accompagnée dans les villages serbes par un passage du traditionalisme de résistance (en tant que forme d’usage de la tradition avec des buts anti-communistes) à un traditionalisme nationaliste (en tant que forme d’instrumentalisation de la tradition dirigée vers les groupes ethniques et nationales différents). Donc, dans la "deuxième vague", la situation se modifie, et les rites traditionnels commencent à être utilisés par les puissants locaux et le clergé, en premier lieu pour l’affirmation de l’identité et de l’intégrité nationales, et parallèlement à cela pour l’augmentation de leur pouvoir personnel dans la communauté. Toutefois, entre la "première" et la "seconde" vague de renouvellement de la tradition, il existe une ressemblance importante. Il s’agit de ce que dans les deux cas, du moins en ce qui concerne les rites, une redéfinition de leur signification traditionnelle se produit, dans un sens et un volume qui répondent au but de ceux qui les utilisent. Autrement dit, on arrive à une nouvelle "lecture" du sens du rite de la part des participants, et, en même temps, à la possibilité que cette nouvelle lecture, par la répétition de l’exécution, soit adoptée comme la substantielle. Les portes sont ainsi ouvertes au changement de la tradition.

  • Issue Year: 13/2013
  • Issue No: 2
  • Page Range: 25-56
  • Page Count: 32
  • Language: French
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