Fluctuaţii etnice în componenţa oraşelor medievale din România, până la mijlocul veacului al XIX-lea
Author(s): Eugenia Greceanu / Language(s): Romanian
/ Issue: 1+2/2003
Keywords: Ethnical fluctuations; medieval towns; Romania
L’exposé poursuit les fluctuations ethniques qui ont influencé le développement, l’organisation et l’image même des villes médiévales de Roumanie, dont la plupart avaient au 14e siècle la structure polyethnique caractéristique aux villes européennes. Les principales causes de ces fluctuations sont:
Les conflits internationaux, à commencer par l’expansion ottomane, aux 14e-16e siècles, qui a entraîné: l’exode au nord du Danube des chrétiens chassés par l’Islam (arméniens, serbes, grecs, bulgares), la décadence et même la disparition des centres urbains génois de Chilia et de Vicina, l’établissement des turcs dans la Dobrogea et le Banat. Le recul ottoman après 1683, devant la victoire de l’empire d’Autriche, a été suivi dans le Banat par une nouvelle colonisation serbe et par une seconde vague de colonisation allemande, qui ont marqué profondément la structure des villes, non seulement dans le Banat, mais aussi dans la Transylvanie gouvernée par l’Autriche (la première colonisation allemande de Transylvanie, aux 13e-14e siècles, avait puissamment contribué à l’organisation des villes médiévales de tout le pays).
Les conflits confessionnels.
-Quelques 16.000 arméniens de Moldavie, persécutés pour leur attachement au monophysisme, ont émigré au 17e siècle en Transylvanie, oừ ils ont obtenu le droit d’avoir leur propres villes, moyennant une forte redevance et le renoncement à l’orthodoxie en faveur du catholicisme. Des deux villes mono-ethniques, nouvellement bâties auprès de villages attenants à des châteaux féodaux – Elisabethopolis-Dumbrăveni et Armenopolis-Gherla –, le dernier a représenté jusque vers 1960 le plus bel ensemble baroque de Roumanie.
- Après le troisième partage de la Pologne, en 1795, la persécution des juifs en Russie, Galicie et Silésie a déclenché leur exode massif vers les principautés roumaines, surtout vers la Moldavie, grâce à l’hospitalité financièrement intéressée offerte par le prince Mihail Sturza (1834-1849). Résultat: l’accroissement au double de la population citadine, grâce à la composante juive, qui s’est adjugé le monopole du commerce et la transformation de quelques 70 villages en bourgades, dont quelques-unes ont évolué vers le stade de villes.
La politique discriminatoire à l’égard des citadins roumains, poursuivie par les dirigeants transylvains après la disparition en 1526 (Mohács) du rôle modérateur de la royauté de Hongrie. Cette politique a provoqué l’apparition des centres urbains mono-ethniques, entourés d’enceintes fortifiées, en dehors desquelles vont se regrouper les faubourgs roumains.
L’exposé se termine par la critique des études concernant les villes médiévales de Roumanie qui ont évité l’analyse des composantes ethniques, en montrant les regrettables effets d’une telle omission.
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