Regards sur l’exotisme : Victor Segalen et Paul Claudel
Images of Exotism: Victor Segalen and Paul Claudel

Summary/Abstract: Né de la fascination envers l’inconnu et les pays lointains, l’exotisme représente, jusqu’au début du vingtième siècle, « le simple refuge de l’idéalisation occidentale des civilisations différentes, colorant les mondes étrangers pour mieux les nier. » Ainsi, au seizième siècle, Montaigne évoque les vertus du « bon sauvage » pour parler notamment des défauts et des vices de l’homme « blanc ». Au siècle des Lumières, Montesquieu, Voltaire, Diderot et Rousseau, à l’instar de leur illustre prédécesseur, ne représentent des pays exotiques et des étrangers que pour critiquer et satiriser la France. Au dix-neuvième siècle, Chateaubriand, Loti, et Flaubert portent leur regard sur un passé imaginaire tout en cultivant un exotisme nostalgique, traditionnel. Le vingtième siècle remplace cet exotisme du « Même » par celui de « l’Autre ». L’écrivain-voyageur moderne s’enrichit par chaque « rencontre » avec l’espace qu’il traverse. La différence ne le fait plus se retirer en soi, car elle se veut éprouvée telle quelle. Les textes qui naissent de cette confrontation reflètent une expérience vécue ainsi qu’une vision esthétique et critique. Les écrivains que je me propose d’analyser ont été aussi des voyageurs. Leurs différentes manières de traduire le choc devant une nature inouïe, « en présence des choses et des gens inattendus » constituera le sujet de mon essai. Mon analyse portera sur Connaissance de l’Est de Paul Claudel et fondera son argumentation théorique sur L’Essai sur l’exotisme de Victor Segalen.

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