Napomene o islamizaciji u Bosni i Hercegovini u XV vijeku
Remarks about Islamization in Bosnia and Herzegovina in 15th Century

Summary/Abstract: Dans ce travail on cherche davantage à aborder le problème de la première période de l’islamisation en Bosnie et Herzégovine que de donne une interprétation systématique des composantes fondamentales de ce problème. On a voul souligner les deux grandes composantes et certaines sous-composantes qu’ elles impliquent du point de vue du sujet et de la méthode. L’interférence réciproque de ces deux composantes principales constitue Le conditionnement et l'aspect du procesus de la première période d’islamisation en Bosnie et Herzégovine. L'une de ces composantes est constituée par le fait que l’ Etat turc, pour islamiser les masses en Bosnie et Herzégovine, a dû réaliser les conditions nécessaires dans son propre développement. L’autre composante est le fait que la population bosniaque, en tant qu’ objet de l'islamisation, est nécessaire' ment arrivée dans son propre développement à une situation où l’islamisation représentait le moyen radical de changement de certaines structures fondamentales de cette situation. Seuls certains éléments fondamentaux de la première composante ont été étudiés, mais cela davantage dans l’éclaircissement méthodologique que dans leur transposition substantielle-thématique. Si l’islamisation a représenté une transformation plus profonde des structures de civilisation des masses islamisées, alors la civilisation ottomane-islamique, en tant que facteur d’un tel processus, avait nécessairement des éléments consolidés et cristallisés de ses propres structures; c'est-à-dire des éléments économiques, sociaux, politiques, culturels, et religieux. L'ouverture de l’angle d’islamisation dans les Balkans dépendait du niveau de consolidation et de cristallisation de ces éléments. Jusqu’à l’époque de Mehmed II l’angle d'islamisation a été très étroit et ouvert en général vers les représentants de la classe féodale balkanique. L’époque de Mehmed II, eu égard aux rapports des propriétés terriennes, c'est-à-dire, des structures économiques fondamentales, représente la victoire de la terre dite mîrî (terre de l’Etat) ot du timar,petite propriété féodale ottomane classique. La consolidation de cette propriété iéodale est à la base du pouvoir central qui était très puissant à celte époque. L'évolution accomplie jusqu’à cette époque a pour conséquence, dans le sens politique, militaire et administratif, la liquidation définitive, des marches militaires frontières d’un type ancien et la création des marches d’un type nouveau. Sur le plan des rapports sociaux, les incessantes luttes de classes et les désaccords pannil la classe féodale à l’époque de Mehmed II, entraînèrent la victoire de la classe féodale et sa forte consolidation, avec hégémonie obsolue du pouvoir central. L'évolution de l'islam dans l’Etat ottoman se développe parallèlement à l’évolution des rapports sociaux de possession et de classes avec une homologation distincte et mutuelle. L'islam orthodoxe a obtenu sa victoire obsolue à l’époque de Mehmed II. L’islamisation commença en Bosnie et Herzégovine sous le règne de Mehmed II. Tous les résultats marqués dans l’évolution de l’Etat turc ont eu leur expression complète dans le processus d'islamisation dans cette région. Cela a permis d’élargir rapidement l’angle d’islamisation en Bosnie et Herzégovine. Les paysans et les citoyens islamisés deviennent la force fondamentale des confins militaires en Bosnie, A la différence des autres régions des Balkans, l’Albanie mise à part, la Bosnie a été le pont entre le monde orthodoxe balkanique et le monde catholique européen. Ce fait a joué un rôle capital, riche d’implications dans le processus d’islamisation en Bosnie et Herzégovine. Face à certains éléments de l’autre composante, une question se pose: pourquoi l'islamisation en Bosnie et Herzégovine dans la première décennie du pouvoir ottoman est-elle orientée en premier lieu, vers les représentants de la classe féodale, négligeant presque le reste de la population. L’explication réside dans la situation militaire et stratégique, défavorable et incertaine, de cette forme de propriété ottomanne à l’époque. Dans la deuxième décennie du pouvoir ottoman l’angle d’islamisation s’élargit brusquement. Les Turcs commencent à créer des points d'appui dans les villes. Dans certaines villes les Turcs fondent des agglomérations musulmanes et dans d’autres les couvents musulmans. L'islamisation en Herzégovine est nettement moindre qu’en Bosnie, du fait qu'une grande partie de la population est constituée par des groupes compacts de Vainques transhumants, dont seuls certains chefs se convertirent à l’islam. Jusqu’à la fin du XV" siècle l'islamisation an Bosnie présente de très larges proportions. A cette époque la classe féodale est complètement constituée selon le système de petites propriétés féodales. Le processus de la transformation des villes en points d’appui d’urbanisme oriental-islamique marque des progrès considérables. Les registres fiscaux concernant la Bosnie des années 1485 et 1489, révèlent certains éléments de l'autre composante hérites du processus précédent, agissant en facteurs très importants de l’islamisation. Le fait que la propniété-hassa représente la terre et les objets de production appartenant personnellement aux seigneurs féodaux, éclaire l’histoire de la lutte de classes dans le royaume bosniaque qui provoqua l'expropriation en masse des paysans. D’un autre côté les Turcs n’ont, en principe, rien changé a la situation des paysans, malgré l’islamisation des masses et la résistance continue des paysans pendant, des années 80; sous le règne de Bajazit II, elle prend de vastes proportions et se manifeste par la fuite massive des paysans, surtout des chrétiens, mais aussi des musulmans. Les paysans pauvres et les hommes jeunes constituaient la majorité des paysans islamisés, ce qui prouve que le facteur de classe et de génération a joué un rôle très important dans le processus d’islamisation en Bosnie et Herzégovine. Le facteur très important de l'islamisation a été l’existence d’une division religieuse, c'est-à-dire, de trois églises: catholique, orthodoxe et bogomile, mal organisées. La conversion massive à l'islam des membres des trois confessions est prouvée. Mais, on peut remarquer que les krstyans, prêtres bogomiles, n>e se convertiront pas à l’islam. Selon l’auteur, ce fait jette une lumière caractéristique sur l’histoire précédente de la religion bogomile et l'évolution dos rapports entre les adeptes de cette religion et sa couche privilégiée. Quant à l’expansion numérique et territoriale de l’islamisation elle correspond aux régions qui constituaient les points d'appui et les directions de l’activité militaire offensive et défensive des marches bosniaques. C’est pour celle raison, que l'islamisation est la plus forte dans la région de Sarajevo et dans les régions où l’influence des forces dynamiques de ces confins a été très grande, c’est-à-dire dans la direction nord-ouest et sud-ouest et elle est la plus faible dans les régions frontières, exposées à la guerre. Enfin, l’auteur explique certains aspects des conséquences économiques de l’islamisation en Bosnie et Herzégovine. Les deux branches les plus développées de l’économie rurale entrèrent en conflit avec les normes de l’islam. C’étaient l'élevage des porcs et la viticulture. Les registres montrent que la viticulture et l’élevage des porcs étaient assez élevés même pendant l’islamisation massive des villages bosniaques, et que les paysans islamisés consumaient les deux produits. On trouve ainsi les villages complètement islamisés où Ton élève des porcs. Cette situation, notée dans les registres, montre que le pouvoir ottoman a dû tolérer cet état dans la première période de l’islamisation.

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