Najstariji pisani podaci o zanatstvu na Balkanu
Author(s): Dušica Petruševski,Mihailo D. Petruševski / Language(s): Serbian
/ Issue: 3/1965
Keywords: Crafts; craftsmen; Balkans; written records; archaeology; social history;
Les auteurs de l’article ci-devant soulignent que les plus anciens documents relatifs à l’artisanat des pays balkaniques étaient, il y a une dizaine d’années encore, les objets et les restes archéologiques et que c’étaient les poèmes homériques qui nous en offraient des données écrites les plus anciennes. Dès 1953, après le déchiffrement du linéaire B, heureusement réalisé par feu M. Ventris, les documents écrits de 4—6 siècles plus vieux que Homère ont commencé à parler. L ’article cité représente donc un précis des documents écrits en linéaire R provenant, des archives royales de Cnossos, de Pylos et de Mycènes relatifs à l’artisant de l’époque mycénienne. Les auteurs s’arrêtent particulièrement aux données concernant les métiers des potiers, des forgerons, des orfèvres, des graveurs, des charpentiers, des maçons, des charrons, des menuisiers, des tanneurs, des foulons, des parfumeurs etc. Potiers . — Outre le terme connu et incontestable ke-ra-me-u -- κεραμεύς, qui est une dénomination commune pour les artisans d’objets en terre cuite, on insiste sur l’existence d’un terme spécialisé χυτρεύς pour 1’ a rtisandemaimites que l’on reconnaît dans la forme ku-te-re-u-pi = χυτρευφι des deux tablettes pyliennes An 607 et Na 926. La forme citée n ’est pas un locatif ni un instrumental-locatif ni un instrumental primitif; c’est un instrumental du pluriel à la fonction et la signification d’un ablatif d ’origine indiquant, dans le cas concret, l’origine et la condition sociale de la mère de 6 femmes dont le père est un esclave (do-e-ro = δόελας, δούλος). Sous le pluriel se cache le groupe ou bien le dème d’artisans de marmites d’où provient la mère des 6 femmes citées. L’existence de tels collectifs et corporations unis par des liens de profession, de sang et d ’habitation est constatée aussi chez les autres métiers traités dans les inscriptions de Cnosos, de Pylos et de Mycènes. La transcription, et l’identification de ku-te-re-u-pi = χοτρεϋφι est maintenant certaine. Le copiste de l’inscription ou mieux son comettant ne s’intéresse pas d’où viennent les parents des femmes citées, mais, surtout, de leur condition sociale et de la profession, comme il est évident du contexte de l’inscription en question. Dans le nom du potier „royal“ Piritazvo(no), identifié par M. D. Petruševski comme ΠλινθάΡων, on a reconnu le terme „minoen“ πλίνθος „brique“ ; la transcription ΒριθάΡων ne correspond pasvu que la consonne de lal-ère syllabe B - n’est pas primitive et qu’elle provient de la labiovélaire : gw- qui aurait été transmise par le syllabogramme qi- (et non pi-) en grec mycénien si le nom était bien identifié (cf. les noms mycéniens correspondants Qiritako = Βρίθακος, Qiritaro = Βρίθαλος et Pu, keqiri — Φύγεβρις ou Φυρκε[σ]βρις). P. — ΠλινθάΡων serait donc un des noms „symboliques“ révélant de relations sociales de l’état mycénien.
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