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Moldova în război (secolele al XV-lea – al XVII-lea). Discurs politic şi receptare
Moldavia at War (15th – 17th centuries). Political Discourse and Public Impact

Author(s): Maria Magdalena Székely
Subject(s): Local History / Microhistory, Military history, Political history, 15th Century, 16th Century, 17th Century
Published by: Institutul de Istorie Nicolae Iorga
Keywords: guerre; discours politique; propagande; pouvoir; mémoire;

Summary/Abstract: L’étude examine les mentions concernant les guerres de Moldavie insérées dans des chartes princières émises entre le XVe et le XVIIe siècle. Ces fragments d’aspect narratif ont eu, à partir du moment où ils ont été écrits, un caractère immuable. Ils devaient rester intangibles, comme tout le formulaire du document, et durer aussi longtemps que la charte elle-même. Ce qui leur est commun c’est l’absence des références chronologiques précises. Certains des faits relatés deviennent eux-mêmes des jalons pour une chronologie relative. L’imprécision temporelle extrait les événements de la chronologie objective, quantitative, chiffrée et les introduit dans un temps subjectif, qualitatif et malléable. L’enjeu n’était pas la datation exacte des faits, mais la reconstitution des circonstances. Pour les bénéficiaires des actes, ce n’étaient pas les événements eux-mêmes qui étaient importants, mais leurs conséquences juridiques. Les détails sans caractère analytique évident qui se faufilent dans les formules établies du canon diplomatique sont apparemment mineurs, mais ils sont indispensables pour identifier les lieux, les monastères et les familles touchées par une invasion ou par une lutte, pour établir l’itinéraire d’une armée, pour détecter les participants à des évènements militaires et adjacents, ou pour reconstruire une campagne non seulement du point de vue des techniques et tactiques militaires, mais aussi du point de vue de la vie des personnes qui y participent directement. Les indications de nature historique contenus dans des chartes sont une sorte de déclaration par laquelle les souverains voulaient montrer que les élus sont eux-mêmes et non leurs adversaires, qu’ils jouissent de la protection de Dieu, qu’ils sont les sauveurs du pays et des sujets, en bref, que la volonté divine se manifeste par eux. Conscients de l’impact de l’événement sur la communauté, ils se présentaient comme ayant participé et même joué un rôle décisif dans son développement. Les chartes n’étaient pas seulement des documents juridiques, mais aussi des outils de communication. Les informations qu’elles contenaient, lues dans certaines circonstances, devenaient des nouvelles. Ainsi, l’opinion de l’émetteur sur des événements et des personnes se répandait et cette opinion devenait officielle. Si on admet que les diverses références aux événements militaires étaient basées sur des brouillons dictés par des princes, les chartes qui les contiennent deviennent des sources importantes pour la découverte du discours du pouvoir. Par l’intermédiaire de ces notes, une bonne renommée (bona fama) était construite et cultivée pour leurs émetteurs et leurs partisans, tandis que pour les adversaires – une mauvaise réputation (mala fama), dont le but évident était de les discréditer et neutraliser pour toujours, la diffamation ayant un caractère irréversible. Puisque l’autorité de tout souverain reposait sur la réputation, il était normal que les actes émanant de lui aient un rôle de propagande. Dans un monde où tout était soumis à l’appréciation des contemporains, la mémoire historique était utilisée en faveur d’un prince ou d’un autre, pas au service de la propagande de la guerre, mais pour construire une image délibérément positive du pouvoir princier. Un acte officiel enregistrait un souvenir, qui se transformait en tradition historique et celle-ci, à son tour, en histoire. Pour cette raison, les chartes moldaves dans lesquelles sont mentionnés des événements militaires (guerres ou complots des boyards militairement solutionnés) doivent être considérées comme dépositaires de la mémoire historique et génératrices de conscience historique.

  • Issue Year: XXXVI/2018
  • Issue No: XXXVI
  • Page Range: 295-316
  • Page Count: 22
  • Language: Romanian
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