Genealogie dinastică și antroponimie istorică:
doamnele lui Stefan Tomșa al II-lea
Dynastic genealogy and historic anthroponymy: the wives of Stephen Tomsa II, lord of Moldavia
Author(s): Ştefan S. GoroveiSubject(s): History, Cultural history, Local History / Microhistory, Political history, 17th Century
Published by: Institutul de Istorie Nicolae Iorga
Keywords: généalogie; anthroponymie; Moldavie; Ştefan Tomşa; Ginevra; Axanina; Leon Tomşa;
Summary/Abstract: L’auteur revient sur les traces d’une de ses premières recherches généalogiques, conçue durant ses études au lycée de Fălticeni (Suceava) et provoquée, à l’époque, par la traduction (qu’il avait jugée erronée) de l’inscription slavonne d’une broderie religieuse (épitaphe ou aër) offerte en1623 à l’église St.-Nicolas de Jassy par le prince de Moldavie Étienne Tomşa II et la princesse Axanina. En effet, l’éditeur de cette inscription, en 1887, avait mal compris la relation entre le prince et Axanina, en concluant qu’il s’agirait de sa mère; en réalité, Axanina était – selon la formule slavonne de l’inscription –son épouse. À l’appui de cette correction, l’auteur avait rassemblé dans son étude, qui ne fut publiée qu’en 1971, plusieurs mentions historiques, puisées à diverses sources (documents, inscriptions, obituaires). Il conclut alors que ce prince de Moldavie (1611–1615, 1621–1623) fut marié deux fois: avec une certaine Ginevra (Ginèvre, morte avant 1613), dont le nom est attesté seulement par quelques obituaires, et avec Axanina, attestée à ses côtés entre 1613 et 1623, c’est-à-dire tout au long de ses deux règnes. À partir de 1983, une hypothèse prit naissance autour des prénoms de ces princesses d’origine inconnue: le nom Axanina fut interprété comme une graphie différente (altérée) du nom grec Asanina (Ἀσανῖνα), indiquant une femme qui aurait appartenu à la noble famille byzantine des Asanès; on a „collé” les deux noms pour obtenir, de la sorte, une Ginevra Asanina, c’est-à-dire Ginèvre, fille d’un Asanis ou de la famille des Asanès. Cette identification généalogique inattendue devait conduireà d’autres hypothèses concernant la parentèle constantinopolitaine d’ÉtienneTomşa etc. „Ginevra Asanina” à la place de Ginevra et Axanina parut une solution convaincante et acceptable, vu certaines mentions apparemment contradictoires des obituaires. Quand même, les fondements de cette hypothèse restaient très fragiles: plutôt une suite de suppositions, enchaînées d’une manière intelligente et avec des apparences logiques. L’auteur crut donc nécessaire de reprendre l’examen des sources (dont le nombre est aujourd’hui un peu plus riche par rapport à celui disponible en 1965–1970). À la lumière de ce nouvel examen, on a pu constater que tous les textes originels rendent le nom Axanina, parfois altéré, d’une manière ou d’une autre, par les textes copiés tardivement (au cours des XVIIe–XIXe siècles). Ces altérations graphiques s’expliquent facilement: le nom Axanina est inconnu dans l’onomastique roumaine (au cours des siècles, l’épouse d’Étienne Tomşa semble avoir été la seule ainsi prénommée !) et les copistes ont essayé de le rapprocher des formes usitées dans l’espace roumain (Axana, Axenia, Axinia, même Xenia sous l’influence russe). On trouve la forme Asanina une seule fois, dans l’obituaire du monastère de Curtea de Argeş (Valachie), dans un paragraphe qui peut être daté un demi siècle plus tard, tandis que l’obituaire du monastère de Golia (Jassy), traduit en grec et recopié vers le milieu du XIXe siècle, nous offre une forme très proche (Asamina). On ne peut pas fonder une hypothèse généalogique sur de telles formes corrompues, recueillies dans des sources tardives et confuses. Par contre, on trouve le nom Ginevra seulement dans des obituaires et parfois ensemble avec Axanina, preuve certaine et suffisante pour soutenir l’existence des deux personnages différents. Mais ce nouvel examen des sources, plus approfondi et plus attentif, amis en évidence quelques aspects assez étranges, inaperçus jusqu’aujourd’hui et qui poussent vers de nouvelles investigations. Par exemple, d’une part Léon Tomşa, prince de Valachie en 1629–1632, se disait „fils de feu Étienne Tomşa, prince de Moldavie”: l’était-il en toute vérité ?! Dans les documents et les obituaires moldaves, Étienne Tomşa est accompagné parfois par un fils nommé Leviin, né – semble-t-il – de son mariage avec Ginevra. Mais Leviin= Léon ?! D’autre part, le nom de la seconde épouse de Tomşa, Axanina, vers quels horizons onomastiques nous porte-t-il?! Voilà deux directions pour des recherches à venir, qui mériteraient bien l’intérêt et les efforts des historiens et des philologues.
Journal: Studii şi Materiale de Istorie Medie (SMIM)
- Issue Year: XXXVII/2019
- Issue No: XXXVII
- Page Range: 87-134
- Page Count: 48
- Language: Romanian, French
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