Author(s): Correia Fernando Alves / Language(s): French
Issue: 01/2010
La protection et mise en valeur du patrimoine culturel et naturel constituent
deux des vecteurs de l’actuelle politique d’aménagement du territoire au Portugal. Il
ne s’agit pas d’un aspect étonnant, prise en considération la richesse et diversité des
biens (culturels et naturels) que le Pays dispose. Ainsi, et en ce qui concerne le patrimoine
naturel, l’ensemble d’aires classées à l’abri du Réseau 2000 et du Réseau National des
Aires Protégées représentait, déjà en 2005, 21,3% du territoire national, s’élevant même,
dans certaines zones, à 50% de la surface total (comme il arrive dans la NUT de Serra
da Estrela)1. À son tour, les actions de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine
culturel ont augmenté exponentiellement, se traduisant dans une croissance considérable
du nombre de biens classés, qui a augmenté près de 85% entre 1980 et 2003. En effet,
il y a des aires avec une grande concentration de patrimoine classé, comme il arrive au
Norte Litoral, Área Metropolitana do Porto (avec extension vers Douro), Beira Interior,
Área Metropolitana de Lisboa (avec extension vers Vale do Tejo), Alto Alentejo et Alentejo
Central, avec un grand poids dans le patrimoine archéologique2.
La relation étroite établie entre le patrimoine naturel et le patrimoine culturel
montre que ce n’est par hasard qu’il est possible d’assembler dans le même discours les
grandes lignes de la respective protection et mise en valeur. En effet, l’ordre juridique
portugais donne une claire préférence à l’interpénétration entre biens naturels et biens
culturelles3. Cela trouve une projection, dés lors, au niveau de la Constitution de la
République Portugaise (CRP), qui prévoit, conjointement, comme tâche fondamentale de l’État, „protéger et mettre en valeur le patrimoine culturel du peuple portugais,
défendre la nature et l’environnement, préserver les ressources naturelles et assurer un
correct aménagement du territoire” [v. l’article 9.°, alinéa e)]. Cette orientation est
également suivi par la Loi de Bases de l’Environnement4 – qui intègre dans les composants
environnementaux humains le patrimoine naturel et construit [v. l’article 17.°, n.° 3,
alinéa b)], agglutinant encore, comme instruments de politique de l’environnement et
de l’aménagement du territoire, le classement et création des aires, sites et paysages
protégées, aussi bien que des endroits, sites, ensembles et objets classés [v. les articles
27.°, n.° 1, alinéa c), et 29.°] – et par le Régime Juridique des Instruments de Gestion
Territoriale (RJIGT)5, dont l’article 70.° prévoit comme objectifs des plans municipaux
d’aménagement du territoire, entre autres, la définition de la structure écologique
municipal [v. l’alinéa e)] et l’établissement des principes et des règles de garantie de la
qualité environnementale et de la préservation du patrimoine culturel.
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