La lutte contre la matière dans Les Chants de Maldoror par Lautréamont
The Fight against Matter in Lautréamont’s Les Chants de Maldoror

Summary/Abstract: La poétique de l’agression développée par Lautréamont dans Les Chants de Maldoror n’envisage pas de dompter la matière ; elle est appuyée plutôt sur une lutte continuelle contre celle-ci. L’univers agressif de ce livre agit en vue de la dissolution de la matière et – en dernière instance – de l’être humain. Un incessant processus d’agression est dirigé contre la chair, par l’intermédiaire d’une poétique des « catégories négatives » (Hugo Friedrich1) et du scatologique extrême. La métaphysique du contact entre l’ordre divin et celui animal inférieur trahit une poétique de l’agression à tous les niveaux – animal, humain et divin -, le rabaissement continuel permettant la révolte de la matière. Lautréamont conteste ainsi la grandeur et le titanesque de la création, en essayant de nous montrer un miroir imparfait de celle-ci, dont la meilleure illustration est représentée par l’incessante offensive qu’exercent les insectes - l’infini petit. L’agression des plus petits représentants de l’univers de Lautréamont met en évidence l’attaque dirigée par le fluide contre le solide, la hantise de la dissolution et une certaine artificialité de la vénération. The poetics of aggression developed by Lautreamont in Les Chants de Maldoror does not target to tame the material; it is rather grounded upon a continuous fight against it. The aggressive universe of this book acts with a view to dissolving the material and - ultimately - the human being. An incessant process of aggression is directed against the flesh, through the agency of a poetics belonging to "negative categories" (Hugo Friedrich) and to the extreme scatological. The metaphysics of contact between the divine order and the inferior animal one betrays a poetics of aggression at all levels - animal, human and divine - the continual abasement allowing the revolt of the material. Lautreamont thus disputes the greatness of creation, trying to show us an imperfect mirror of it, whose best example is represented by the unrelenting offensive exerted by insects – the small infinity. The aggression of the smallest representatives of the Lautreamont’s universe highlights the attack exerted by the fluid against the solid, the obsessive fear of dissolution and a certain artificiality of veneration.

• Details
• Contents