Rimska cesta Narona — Leusinium kao primjer saobraćajnog kontinuiteta
The Roman Route Narona – Leusinium as an Example of Communication Continuity
Author(s): Ivo BojanovskiSubject(s): Archaeology, Social history, Ancient World, Transport / Logistics
Published by: Akademija Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine
Keywords: Roman routes; roads; traffic; archaeological remains; Narona – Leusinium; communication continuity;
Summary/Abstract: L' auteur de cette étude se propose, en se basant sur ses propres recherches (1969, 1971, 1972), de compléter les données préliminaires recueillies par feu le professeur D. Sergejevski sur la direction de cette voie1, et de les appuyer grâce aux vestiges archéologiques qui nous restent se trouvaient sur son tracé (vici, villae, castella, burgi, speculae, etc.) Le prof. Sergejevski a présenté une courte description de la voie qui, partant de Mosko (au nord de Trebinje), passant par Ukšići (Ljubomirsko polje), descendait par le col de Krtinje dans la vallée de Bukov dol pour atteindre Gradac, à environ 6 kms au nord-est de Ljubinje. Cette voie romaine suit alors le tracé de la »voie ancienne«, passant par Rankovci, Uboski, Zabrde et Donja Bitunja jusqu'à Stolac, traversant alors Rivine et descendant dans la vallée de la Bregava pour gagner Narona, sur la Neretva. Sergejevski a déjà (identifié cette voie avec les communications figurant sur les itinéraires antiques (Itin. Anton, et Tab. Peut), et situé certaines localités: Diluntum (Dalluntum) à Stolac, Parâua (Tab. Peut) à Gradac, Ad zizio (Tab. Peut.) près de Mosko et Leusinum (Leusinium) à Panik sur la Trebišnjica. L’auteur remet ainsi en question la direction de la voie Narona — Anderba — Scodra, que presque tous les chercheurs, à l'exception d'Evans, de Truhelka et de Domaszewski, ont fait passer plus au sud, par Popovo polje ou de long du littoral adriatique. La région est de l'Hrzégovme, encadrée par la Nèretva et la Trebišnjica, que traversait cette voie, est nettement de caractère karstique, très peu urbanisée aujourd’hui encore. La seule possibilité de communication longitudinale s'ouvre le long de la partie septentrionale, montagneuse, suivant la direction: Stolac — Ubosko — Gradac — Ljubomir — Panik, le sud de cette région convenant beaucoup moins à l’établissement d'une voie de communication est-ouest. La direction cités est confirmée par plusieurs fortifications datant de l'époque du métal, qui témoignent que cette voie était utilisée même avant l’arrivée des Romains. Cette ceinture est plus riche également en vestiges antiques que la ceinture sud, où l’on n’a pas découvert, jusqu’à présent, de vestiges de communications romaines, les nombreuses combinaisons suggérées étant basées sur des conclusions erronées ou sur des preuves purement spéculatives. Eu égard à ses caractéristiques morphologiques, cette région n’était pas propice à l'établissement d’une voie longitudinale importante. Entre Narona et Leusinium (Panik), cette voie comptait cinq sections successives, correspondant aux relais de la Table: 1. SECTION NARONA — TASOVČIĆI, avec deux variantes qui correspondent aux tracés mentionnés dans les sources. A. La variante la plus courte suivait la rive droite de la Neretva, par Cmiéi, Struga (Mogorjelo) et Capljina. Son tracé est confirmé par les bornes miliaires des empereurs Julius Maximdn et Marc Philippe, et en certains endroits par des vestiges de route. Elle a été étudiée par Patsch8, et est identique au tracé Itin. Anton.11 B. La variante la plus longue (environ 8 km.) suivait la direction de la route Bigeste — Narona jusqu'à Vitaljina, gagnait là, franchissant un pont, la rive gauche de la Trebižat et prenait la direction Salona — Scodra. Son existence est démontrée par plusieurs bornes miliaires. La longueur de cette section: Vid — Vitaljina — Tasovčići (près de Čapljdna) est d’environ 32 km, ce qui correspond à la distance de XXII m. p, (Tab. Peut.). Cette variante est plus ancienne. Ces deux variantes se rejoignaient à l'entrée de Capljina, où elles franchissaient la Neretva. A Tasovčići, sur la rive gauche de la Neretva, se trouvait le relai Ad turres, ainsi nommé en raison de la forteresse proche de Mogorjelo.21 On peut suivre le développement de cette localité depuis la fin du premier siècle avant notre ère. L’inscription en l’honneur des frères Papius, de Tasovèioi (an 36 avant notre ère) est le vestige épigraphique romain le plus ancien de Bosnie-Herzégovine.20 2. SECTION TASOVČIĆI — STOLAC, possédant elle aussi deux variantes, l’une longeant le défilé de la Brega va, l’autre traversant le plateau de Dubrava. A. Les vestiges archéologiques et les bornes miliaires permettent de suivre cette voie tout au long de cette section. Le fait surprenant que celle-ci emprunte un défilé fermé démontre, selon l'auteur, son existence à l’époque préhistorique. Cele prouve en même temps qu’à l’époque antique (et même antérieurement) les conditions hydrologiques le long du cours inférieur de la Neretva étaient plus favorables qu’aujourd-hui. B. Cette branche se séparait de la précédente dans la plaine de Opličići, dans le défilé de la Bregava; elle est jalonnée par de nombreuses localités antiques et maints vestiges de voie, en particulier à Pješevac, où se trouve une borne miliaire. A Vidovo Polje, la route descendait jusqu’aux abords de Radimlja, aù elle rejoignait la variante A. Elle remontait a Stolac (Dilantumj33, franchissant par un pont la Bregava. Cette section suit sur une partie de son cours le tracé de la voie Narona — Nevesinjsko polje.42 Stolac (Diluntum, Dalluntum ) est avec Narona le seule localité urbaine du bassin inférieur de la Neretva. Il fut vraisemblablement érigé au rang de municipalité par Vespasien, mais à en juger par les vestiges archéologiques, la naissance de l’agglomération romaine à Stolac date de la fin du premier siècle avant notre ère.57 et 48 Antérieurement, cette localité était Tun des centres des Daorses. 3. SECTION STOLAC — GRADAC. A partir de Stolac, la voie suivait la vallée, un peu plus au nord que la route actuelle Stolac — Ljubinje, selon la ligne Stolac — Donja Bitunja — Zabrđe — Poljice — Ubosko — Rankovci — Gradac, ce dont témoignent 10 bornes miliares, et par endroits des vestiges de voie et de localités. Elle traverse un terrain karstique difficilement praticable. Longue de 23 km., cette section ne correspond pas antièrement à la section de XIV m. p. (Tab. Peut.), étant plus longue de 2 'km. Il existe à Gradac des vestiges d ’une localité antique étendue, que Sergejevski a identifié à Pardua (Tab. Peut., Ravenn. IV, 16, 13).69 L’apparentement linguistique Pertheenatai (App. III. 16) = Partheni — Pline, n. h., III, 143) permet de localiser Partheni dans les environs de Pardua, qui a pu être le centre d’une civitas autochtone. 4. SECTION GRADAC — UKŠIĆI (LJUBOMIR). La route suivait d’abord la vallée de Bukov potok, pour descendre ensuite, franchissant le col de Rošci (Krtinje), dans de Ljubomirako polje. Ceci est démontré par six bornes miliaires et par des agglomérations à Domaševo et Ukšići, où il faut également situer le relai Az zizio. Cette section était contrôlée par une importante fortification préhistorique; dite Z i d a k, et l’auteur émet l’hypothèse que cet oronyme a conservé la trace du Zidion illyrique (Ad Zizio), ce qui représenterait une survivance linguistique. Ukšići est à 23,5 km. de Gradac, ce qui correspond à la marquation miliaire de XVI m, p; que donne la Table. Le relai Ad zizio (Tab. Peut., Zidion (Ravenn. IV, 16, 12), se trouvait un carrefour: c’est là que la voie Ad zizio — Asamo — Epitauro — .Resinium — Scobre(l) se séparait de la route principale. 5. SECTION UKŠIĆI — PANIK. Cette section allait droit vers l’est, •dans la direction de la route actuelle Ukšići — Mosko — Panik, ce dont témoignent également des bornes miliaires et des postes de guet. Elle a environ 12 km. de long, ce qui correspond à la distance Ad zizio VIII Leusino (Tab. Peut). Comme Ta montré Sergejevski, il faut situer Leusinium à Panik.92 Cette localité se trouvait à un carrefour (routes de Nikšić et de Gacko ). On y a retrouvé des vestiges romains importants, entre autres une villa luxueuse (U-villa), avec une agglomération et fortification à Vračevica (k. 506).59et Près de Panik, la voie franchissait la Trebišnjica et menait à Anderba à travers le Monténégro actuel.91 Sur une rive de la Trebišnjica une inscription conservée dans une roche vive témoigne que le pont franchissant la rivière fut réparé. La voie nouvellement découverte correspond entièrement aux données fournies par les sources — Itinéraire d’Antonin et Tabula Peutingeriana, ce que montre clairement l’examen comparé des tables. Les deux itinéraires présentent la même voie, ceux d’Antonin donnant egalement les distances totales. La route ne suivait pas le dessin du littoral, mais pénétrait en forme d’arc à l’intérieur de l’Herzégovine. Ceci amène l’auteur à réfuter l’opinion de Mayer, selon laquelle la bifur- -cation des routes commençait à Prud, devant Narona, et non près du relai Ad zizio, une branche suivant le littoral et l’autre traversant Popovo polje. Par contre, il y avait une bifurcation à Ljubomir (Ukšići), comme le montre la Table. L’auteur relève sur celle-ci plusieurs autres inexactitudes, et propose que soit comprise sous le nom de Zizion (Zidion) la région plus vaste de Ljubomirsko polje. Cela permettrait de l’adapter aux distances figurant sur la Table pour l’embranchement Epitauro XX Asamo XXVIII Ad zizio. La route traversait en grande partie le territoire des Daorses, et l'auteur propose qu’elle soit considérée comme la principale voie de communication de cette tribu et d’autre tribus voisines, moins importantes (Ozuaei, Partheni, Hemasini, Architae, Armistae, Pline, n. h., III, 143), qui, peut-on supposer, reconnaissaient à l’époque pré-romaine Ja domination des Daorses. D. Sergejevski fait remontes la construction de cette route au Ille siècle de notre ère. L’auteur estime qu' elle est bien antérieure, et remonte à l’époque où les légions romaines se trouvaient en Dalmatie, c’est-à-dire à la première moitié du 1er siècle, époque à laquelle ont également été construites les autres sections de cette voie de communication longitudinale. Les Romains construisirent cette route sur l'ancienne voie préhistorique. Il n'existe pas dans Popovo polje de traces de voie romaine délibérément construite, et il faut en conclure que le petit nombre de localités antiques (Veliéani, Trebimlja, Hum) étaient reliées par des chemins d'importance locale. On pourrait uniquement rechercher dans Popovo polje le Bretorium de Ravenat (V, 14).119 Le carrefour principal de toutes les routes de cette région se trouvait près de Hum, d’où un embranchement conduisait à Slano et à Ston, sur la côte adriatique, et un autre à Stolac, par Hrasno. L’agglomération antique de Ston ne peut être identifiée à Pardua, car elle se trouve plus au nord sur le tracé de la route.129, 130. L’équation Parđua id est Stamms est une conjecture de Ravenat, que Guido ignore.133 Se basant sur les données exposées ci-dessus, l’auteur conclut qu’il faut rechercher la grande voie romaine à l’intérieur du pays, comme Evans l'a déjà observé.
Journal: Godišnjak Centra za balkanološka ispitivanja
- Issue Year: 1973
- Issue No: 10
- Page Range: 137-188
- Page Count: 52
- Language: Croatian