Contributions to Topography of Roman and Pre-Roman Communications and Settlements in Roman Province Dalmatia Cover Image

Prilozi za topografiju rimskih i predrimskih komunikacija i naselja u rimskoj provincui Dalmaciji
Contributions to Topography of Roman and Pre-Roman Communications and Settlements in Roman Province Dalmatia

Author(s): Ivo Bojanovski
Subject(s): Archaeology, Economic history, Social history, Ancient World, International relations/trade, Transport / Logistics
Published by: Akademija Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine
Keywords: Salona – Narona communication; roads; trading significance; Roman communications; Illyricum; Romans;

Summary/Abstract: La voie de communication romaine entre Salona et Narona est en réalité une ancienne voie autochtone qui permettait la circulation des marchandises depuis les temps les plus anciens et dont, après la répression du dernier soulèvement illyirien (Bellum Batonianum, années 6—9 de notre ère), les Romains firent une voie carresable. Elle est d’autant plus importante qu'elle reliait, par voie de terre, Rome et l’Italie avec Constatinople (»Von Rom bis Konstantinopel«, K. Miller, IR, 462—471). Le marquage en milles de notre section partait de Trilj (Tilurium, Pons Tiluri), allant jusqu’à Scodra (a Tilurio Scodram m. p........), alors que la section allant de Salona à Trilj était considérée comme une partie de la route itinéraire Salona — Argentaria (Tab. Peut.). Tous les deux itinéraires la considèrent cependant comme une voie de communication particulière reliant Salona — Narona — Scodra — Dyrrhachium. Au début de la période de l’administration romaine cette voie avait une grande importance militaire, alors qu’à l’époque pré-romaine cette importance était plutôt économique car c'est par elle — à en juger par les matériaux archéologiques et les pièces de monnaie de villes grecques — que s’effectuait un échange très actif de marchandises provenant non seulement des centres producteurs autochtones mais aussi des fabriques grecques du littoral, de Narona en premier lieu. La nature ellemiême avait donné son cours à cette voie de communication, le long de la vallée allant de la Cetina (Hipp(i)us flumen) jusqu’à la Neretva (le Naron antique). Sur le début de son parcours, jusqu'au plateau d'Imotski, elle passait par un plateau karstique (altitude maximum d’environ 600 m), traversant les localités actuelles de Klis (Clissa?), Dicmo (Decimin), Gardun (Tilurium), Caporice, Ugljane (Iulianum?), Budimir, Cista Velika, Cista Provo, Lovreé et Lokvičić, pour descendre ensuite vers la plaine fertile d’Imotsko polje (environ 356 m d’altitude). Elle continuait ensuite à longer la vallée de la rivière qui, sur son couirs, a quatre noms différents (Vrlika, Tihaljina, Mlade et Trebižat), pour arriver à Narona (Vid), Čapljina (Ad Turres), et se diriger ensuite, par l’intérieur de l'Herzégovine, vers Nikšić et Scutari. A Dyrrhachium elle rejoignait la »Via Egnatia«, bien connue, qui menait à Constantinople. En quittant la plaine d’Imotski, la voie entrait dans la vallée de la Tihaljina, puis coupait Ljubuško ipolje (pagus Scunasticus), dans lequel à Hamac (Gračine) un camp militaire romain était établi, du 1er au Ille siècle. Aujourd'hui, nous connaissons beaucoup mieux cette voie que Ballif et Mommsen: ad hanc viam a Narona per Humac, Tihaljina, I mot ski, Lovreé, Trilj usque ad Salonas ducentem, cuius vestigia ad Zvirići, ad fontem Nemac, prope Kanica kula, supra fontem Tihaljina Ballif deprehendit, pertinent praeter miliarios ad Tihaljinam repertos (supra n. 6433 = 10167) n. 13317—13319 (Mommsen, CIL III p. 2175). Jusqu’à Imotsko polje elle traversait une région rurale (karstique où les agglomérations de caractère urbain ne s’étaient pas plus développées qu'aujourd-hui. C’est pourquoi aujourd-hui encore les emplacements des relais de Trono et Bil(l)ubio, situés dans cette région, sont contestables. Au cours des cent dernières années, et un peu plus, de nouvelles voies de communication ont été construites là, qui suivent l’ancien tracé; elles ont effacé l’ancienne route romaine, mais on peut cependant suivre le parcours de celle-ci, grâce aux vestiges archéologiques et surtout aux vestiges de fortifications et tumuli funéraires préhistoriques qui la jalonnent souvent sur tout son parcours. Il est intéressant de noter que cette section de la route, bien que récemment asphaltée, continue à être appelée la »route romaine«. La route Salona — Narona fut employée tout au long du moyen âge, très utile héritage des générations, laissé par les Romains. La preuve de cette utilisation est fournie par les différentes monnaies byzantines (des empereurs Justinien, Justin et Romain III Argure), et par les nombreuses nécropoles médiévales de stetchaks (pierres tombales) qui se trouvent au bord même de la route. La tradition populaire est également impartante: elle a donné à la section de la voie Humac — Narona le nom de »Sekulan«, et au chemin allant de Vitina à Vojnié et plus loin (?) celui de »chemin de Janko«, d’après les héros de la chanson populaire épique Sibinjanin Janko et Banovié Sekula, alias Janoš Hunjadi, gouverneur du royaume croato-hongrois, et Janoš Székely, ban slavon. Il faut sans doute voir là l’influence des poèmes de Kaèié. Sur certaines de ses parties (courtes) cette route a été utilisée jusqu’à une époque récente (1932): par exemple, entre Vitaljina et Vid (Narona), et aussi entre Krivodol et Runovié (»drum« /la »route«/). Sur d'autres sections, elle s’est transformée en chemin de campagne, utilisé aujourd’hui encore ( Dicmo-Gardun, Radišići — Humac), si elle n’a pas été comblée par l’érosion ou défrichée pour les travaux des champs, comme par exemple à Podbablje, Runovié, Tihaljina et Klobu'k. Elle est encore visible çà et là dans les terrains pierreux (Drinovci, Prudska draga, Bijača). De Krivodol à Trilj, bien qu’elle soit recouverte par la route nouvelle, elle a conservé le nom de — »route romaine«. Les ouvrages relatifs à cette grande voie allant de Narona vers Scodra et Dyrrhachium sont cités dans la note 193 de la présente étude.

  • Issue Year: 1977
  • Issue No: 15
  • Page Range: 83-152
  • Page Count: 79
  • Language: Croatian