Toponym “ad fines” (ltin. Anton., tab. Peut.) and its Meaning Cover Image

Toponim »ad fines« (ltin. Anton., tab. Peut.) i njegova značenja
Toponym “ad fines” (ltin. Anton., tab. Peut.) and its Meaning

Author(s): Ivo Bojanovski
Subject(s): Local History / Microhistory, Ancient World, Lexis, Semantics, Historical Linguistics, Sociolinguistics
Published by: Akademija Nauka i Umjetnosti Bosne i Hercegovine
Keywords: Place names; language; semantics; toponyms; Slavic origin;

Summary/Abstract: Les toponymes sont beaucoup plus durables et constants que les anthraponymes et les autres mots. Ils demeurent même après la disparition d’un peuple et de sa langue, c'est-à-dire même lorsqu'ils deviennent incompréhensibles. C’est le cas des noms de localité sémantiquement proches de Ad Fines, Equoranda et Kobiljača (Konjsko). La toponymie A ri Fines (Ad Finem, Ad Fine, Finibus) est très répandue sur les voies de communication romaines. Elle apparaît plus de vingt fois sur l’itinéraire d’Antonin, et plus fréquemment encore sur la Tabula; et ce qui est significatif, très souvent également en des endroits qui ne se trouvent pas aux confins d'une province. C’est le cas par exemple entre Naissus et le rei ai de Vietano (Tab. Peut.), puis entre Skoplje (S cu p i) et Stoibi (Tab. Peut). Dans les deux cas le terme A d Fines est un toponymie frontalier, bien qu'il ne désigne toujours pas une limite de province. Il s’agit visiblement d’un vestige de l'époque préromaine. Il en va de même pour la station Ad Fines — à 20 milles à l'ouest de Sisak sur la voie Emona-Siscia (Tab. Peut. V— V I ), souvent identifiée, par erreur avec Topuski. En fait, les trois dernières stations avant Siscia (Romula, Quadrata et A d Fines) sont communes aux voies Emona-Siscia (Tab. Peut.) et Senia-Siscia (Itin. Ant. 274, 4— 6). I l s'agit sans aucun doute ici d’une erreur d’itinéraire et d’une contamination des données des deux voies de communication, celle qui suit la vallée de la Save (Tab. Peut.) et celle qui traverse la Lika (Itin. Ant.). La station Ad Fines appartient donc à la route Emona-Siscia, et elle ne pouvait se trouver à la frontière de la province; il faut par conséquent la situer dans les environs de Vel. Gorica, c’est-à-dire à la limite du territoire de Colapiarai ou de Yareiani et d ’Andautania (Andautonienses). Le relai A d Fines — à 16 milles au sud de Servütium sur la Save (Tab. Peut.) marque elle aussi la limite des territoires de deux tribus, dans ce cas les Oseriates et vraisemblablement des Maezeâ. Ici également il s’agit dons encore d’un vestige de la période préramaine, et la toponymie Ad Fines n’est pas autre chose que le qualque latin du toponyme épichorique. La meilleure explication du terme A d Fines est fournie par l’analogie avec la Gaule, où l'on trouve fréquemment sur les voies antiques le toponyme Equoranda (Equaranda), avec ses reflets en français moderne: Ingrande, Eygurande, Ivrande, Arando , Avarande, etc. Le toponyme Equoranda est un terme composé dont la seconde partie signifie »frontière«, alors que dans la première nous retrouvons le mot »cheval« — autrement dit »relai de chevaux frontalier«, exprimé en latin par Fines, etc. Par conséquent nos propres toponymes Àd Fines ont le sens de »frontière«, »poste frontalier«, et peut-être aussi de »relai de chevaux frontalier«, tout comme le toponyme gaulois Equoranda. Selon l'auteur, parmi les toponymes sémantiquement proches il faut également ranger les noms de lieux slaves du type Kobilj, Kobilje, Kobiljača, etc, et leur toponymes semblables Konjska, Konjsko, qui sont d’origine slave primitive. De tels toponymes désignent le plus souvent les points frontaliers caractéristiques (oronymes), qui, à une époque indéterminée du passé, ont pu jouer un role de poste frontalier, et même de frontière. Ces noms servent parfois à désigner aussi des cours d’eau, comme c’est aussi le cas d’Equaranda en Gaule et de ses reflets en français moderne. Il est certain que le cheval, en tant qu’animal domestique, avait aussi chez les Slaves la même signification que chez les Celtes, les Illyriens et autres Indoeuropéens, non seulement pour son utilité quotidienne (pour la guerre et le transport), mais aussi et tant qu'animal magique, survivance peut-être d’une société de clan, et d'un totem.(?) Les peuples anciens croyaient que les os d’animaux possédaient une valeur magique, et ils en plaçaient à l’endroit des limites et dans les terres ensemencées comme une sorte de protection. Cependant la formation des toponymes du type Kobiljača, etc, peut avoir été influencée par les facteurs dont il a déjà été question à propos des toponymes Equorandaen Gaule et Ad Fines le long des routes antiques, aux endroits où l’on passait d’un territoire dans un autre, d’une région dans une autre. L’étude de vestiges de ce genre peut grandement nous aider à résoudre les problèmes topographiques (en premier lieu), ainsi que des questions diverses du domaine de la préhistoire et de la protohistoire, tout comme l’étude du toponyme Equoranda a permis de mieux connaître l’ethnographie de la Gaule préromaine qui — comme l’Illyrie — était morcelée en de nombreuses cités.

  • Issue Year: 1976
  • Issue No: 13
  • Page Range: 307-320
  • Page Count: 14
  • Language: Bosnian
Toggle Accessibility Mode